La maladie d’Alzheimer touche près d’un million de personnes en France. De plus en plus de musées accueillent des groupes de personnes malades d’Alzheimer avec leurs aidants ou leurs proches. La prise en charge et l’amélioration des conditions de vie des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer représentent un défi important pour l’avenir, dans lequel les musées ont un rôle à jouer.
Art et Alzheimer : les bienfaits
De nombreuses études montrent l’impact positif de l’art sur les personnes malades d’Alzheimer : la sollicitation intellectuelle et émotionnelle suscitée par l’art contribue au mieux-être des malades, et donc des aidants et des proches. L’art va agir sur l’anxiété et les troubles de l’humeur, contre le repli social, pour la revalorisation de la personne. Il est aussi un vecteur privilégié pour créer des liens avec les expériences vécues par les individus à travers lesquelles ils peuvent solliciter leur mémoire.
Tous ces points justifient le maintien d’une activité culturelle pour ces personnes dans les nouvelles prises en charge non médicamenteuses.
La visite au musée : un moment de partage
Afin de préparer au mieux la sortie au musée avec une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer il peut être utile de recueillir au préalable certains renseignements sur les personnes qui vont assister aux visites : quels sont leurs centres d’intérêts, leurs références culturelles ? Ont-elles des difficultés particulières ? Cela permet d’anticiper les besoins spécifiques des participants et de créer pendant les visites des liens avec leur histoire personnelle.
Prévoir un moment de restitution avec les proches permet aussi aux participants de partager l’expérience du musée avec leur famille. Cette restitution participe à la valorisation de la personne et permet de partager un moment convivial.
Une invitation à l’échange et à l’expression personnelle
Avec l’avancée de la maladie, les capacités cognitives et praxiques sont de plus en plus altérées. Le niveau de dépendance et les difficultés de communication vont variées d’une personne à l’autre. Il a été prouvé que même des malades à un stade avancé de la maladie d’Alzheimer pouvaient être très actifs lors d’une visite au musée. Il est important de s’adapter aux réactions de chacun et du groupe. Il est conseillé de laisser une grande place à l’échange et à l’expression personnelle.
Tous les membres du groupe doivent pouvoir s‘exprimer, partager leurs souvenirs et leurs remarques. La visite s’organise principalement autour d’une discussion. Malgré l’altération des capacités cognitives des participants, le guide de la visite doit veiller à ne pas infantiliser son public. Chacun doit être considéré comme un visiteur à part entière, et non comme un malade.